LES 20 PREMIERS JOURS DE VIE : L’ENJEU INTESTINAL .
Notre microbiote est né pendant le 1er trimestre de notre grossesse, alors que le placenta n’existait pas encore. Ce microbiote est en fait celui de la bouche de notre maman.
Notre tout 1er microbiote intestinal est ensuite méconial ; le méconium étant le liquide amniotique ingurgité par le bébé durant la grossesse, surtout au cours du 3ème trimestre.
Il se compose de quelques bactéries assimilées par le fœtus en buvant le liquide in utéro. Ce liquide n’est donc pas stérile puisque le placenta ne filtrait pas les bactéries physiologiques.
Ce microbiote est très diversifié, avec 100 à 1500 espèces différentes.
Dans l’intestin, nos bactéries sont anaérobies (= vivent sans dioxygène), l’homme adulte est formé de 10 000 milliards de cellules et de 100 000 milliards de bactéries.
La maturation de notre système intestinal se fait au rythme des 2 premières heures de vie, des 2 premiers jours puis des 20 premiers jours (flore équilibrée) pour se terminer à 18 ou 24 mois, âge où la flore est définitive.
Le type et les conditions d’accouchement sont déterminants dans le bon déroulement de l’installation d’une flore « saine », équilibrée et efficace.
Pourquoi tant d'intérêt pour cette maturation intestinale du nouveau-né
et pour une « bonne » flore ?
Le système intestinal est au centre des systèmes nerveux, endocrinien et immunitaire et il agit sur tout. En effet, le système digestif concentre 70 à 80% des cellules du système immunitaire dont les cellules ont la même origine embryologique que celles du cerveau.
De plus, on sait désormais que l’intestin possède son propre système nerveux (système nerveux entérique SNE) et qu’il échange en permanence des informations avec le cerveau : pour 1info cérébrale, il y a 10 infos intestinales en réponse !
Ce microbiote est notre empreinte d’un point de vue qualitatif et quantitatif. C’est notre premier terrain d’échange avec l’extérieur (cf les 1ères bactéries in utéro), il représente notre identité, et un bon microbiote engendre un bon fonctionnement cérébral, psychique, immunitaire, puis en cascade endocrinien.
d’après l’enseignement des Dr G.Guéniot
« De la médecine naturelle à la médecine de l’individu »
d’après l’enseignement du Dr F. Ledoux
« l’Enfant, une maturation Royale »
Naissance et colonisation intestinale.
1/ Naissance par voie basse.
Lorsque le nouveau-né a la chance de naître par voie basse, il va lamper les bactéries vaginales de sa mère qui sont des bactéries AEROBIES (ou anaérobies facultatives c’est à dire qu’elles s’adaptent au milieu aérobie).
Durant 48h, ces bactéries maternelles colonisent l’intestin du nouveau-né en le débarrassant du dioxygène intestinal présent, afin de préparer l’arrivée des bactéries anaérobies Bifidus Infantis, issues du lait maternel, qui vont permettre un bon microbiote intestinal adulte.
Ces premières bactéries à coloniser le colon sont l’Escherichia Coli et les Streptocoques.
Pendant ces mêmes 48 heures, l’enfant idéalement doit téter sa mère pour bénéficier du COLOSTRUM. Le colostrum est un booster immunitaire car il est riche en anticorps, en lactotransferrine (diminue de 50% les allergies aux protéines de lait de vache) et en bactériophages qui sont des virus physiologiques détruisant les bactéries indésirables. C’est donc un 2ème mécanisme d’équilibration après la flore vaginale.
Le lait maternel n’apparaît qu’au 3e ou 4e jour.
2/ Naissance par césarienne.
Comme je l’ai écrit plus haut, les bactéries intestinales sont anaérobies et ne sont donc pas les mêmes.
Lorsque l’enfant naît par césarienne, il ne lampe pas les bactéries vaginales et il rencontre alors majoritairement des Staphylocoques, d’où une flore très différente, qui se maintiendra des années.
Pour remédier à cela, on conseille à la maman de se mettre un doigt dans le vagin et de le faire téter au bébé, plusieurs fois par jour pendant 48h, le temps que les bactéries colonisent l’intestin comme vu précédemment. Le sang présent n’est pas un problème puisque le bébé est en lien avec depuis 9 mois.
3/ Antibiotiques de naissance.
Les traitements antibiotiques influencent le développement puis la stabilité du microbiote, quelque soit notre âge.
Si la maman ou le nouveau-né reçoit un antibiotique (pour un streptocoque par exemple ) il y aura un impact sur l’établissement de la future flore du bébé et réduira la future diversité microbienne.
En effet, l’antibiotique détruisant la flore vaginale, cette dernière ne fera donc pas le nettoyage du dioxygène intestinal de l’enfant et la bonne flore physiologique d’allaitement (Bifidobactérie Infantis - bifidobactérium animalis subsp) aura donc du mal à s’implanter et apporter tout son bénéfice.
Rmq. Ne pas oublier que la maman a pu recevoir également un traitement antibiotique au cours de la grossesse et l'effet est identique même si ce n'est pas au moment de la naissance.
Pour rétablir la flore intestinale et la repeupler avec des « bonnes » bactéries, il y a les probiotiques, les prébiotiques et les symbiotiques.
Il est conseillé au cours du 3ème trimestre de grossesse de se supplémenter en probiotiques adaptés à la femme enceinte afin qu’ils permettent a la fois un bon ensemencement des seins (puisque leur flore est la même que la flore digestive...) et un soutien/une correction des flores vaginale et intestinale.
D'autant plus que nos modes de vies alimentaires, nos conditions de vie environnementales et les situations de stress en tous genres sur-sollicitent notre système neuro-hormonal-immunitaire qui tend à être affaibli.
Les mesures préventives pour le maintien et/ou la reconstitution de la flore sont idéalement de limiter les facteurs de risque. C'est bien dans cette optique que je vous donne accès à ces informations. Cependant, en travaillant quotidiennement avec du vivant, j'ai bien conscience qu’on ne peut pas tout contrôler et que la vie porte avec elle son lot d’imprévus et de surprises.
C'est pourquoi je rappelle qu’il est possible "de corriger" dans les 48h premières heures en faisant téter au bébé le colostrum par le sein, ou en l’ensemençant avec la flore vaginale si possible.
Pour l’antibiothérapie, en cas d’infections répétées au 3ème trimestre, de l’homéopathie est possible.
Et la supplémentation ciblée pour la flore maternelle et/ou du nouveau-né permet d'agir et d'apporter le nécessaire à l'une et à l'autre pour un microbiote le plus équilibré possible.
Vous pouvez me demander conseil.
Je remercie le Docteur Franck Ledoux pour son amour de la médecine de l'individu, son respect de la physiologie humaine, l'intérêt et la passion qu'il porte au monde naturel ; celui qui détient la plupart des remèdes adaptés à l'enfance, à la femme et à l'être humain dans tous ses niveaux physique, métabolique et mental. Son enseignement est précieux.
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